La prévoyance du médecin libéral, cette inconnue

La protection sociale obligatoire est une étape importante de l’exercice serein du médecin mais elle est notoirement insuffisante pour couvrir les gros aléas de la vie y compris de la vie de famille. Une information complète s’impose.

La couverture sociale personnelle du médecin libéral est obligatoire dès l’installation et bien sûr dès les premiers remplacements. Elle fait, comme nous le disons dans un autre dossier, partie des formalités d’installation et se fait automatiquement dès l’inscription au tableau national du Conseil de l’Ordre décidé par le Conseil départemental en plénière.

Cette protection obligatoire indispensable n’est cependant pas suffisante en cas de survenue d’un aléa grave de la vie hélas toujours possible pour lui même ou pour sa famille. Notamment en cas de soins très couteux ou encore plus d’impossibilité de travailler pendant une période prolongée. La Caisse Autonome de, Retraite des Médecins Français (CARMF) en charge de verser des indemnités journalières au médecin libéral ne commence à verser les indemnités qu’a partir du 90e jour d’arrêt consécutif+++. Autrement dit le médecin ne peut dans ce cas compter que sur un reversement d’honoraires de son remplaçant (qui est de plus en plus minime) ou sur ses propres réserves financières. Situation extrêmement grave pour une profession libérale.

Aussi il est indispensable de compléter sa couverture sociale par l’adhésion à un contrat auprès d’une compagnie d’assurance de  votre choix en choisissant de préférence une enseigne spécialisée dans la couverture des professions libérales et en particulier médicales.

Celle-ci vous proposera plusieurs types de contrats selon les risques à couvrir. Les deux risques à couvrir indispensables sont :

Le versement d’indemnités journalières complémentaires couvrant la période du début de l’arrêt de travail avec une franchise de 3 à 4 jours en cas de maladie, mais dès le premier jour en cas d’hospitalisation jusqu’au 90e jour auquel commencera le versement des indemnités de la CARMF. Et même après les 90 jours se cumulant avec celles de la CARMF et à une hauteur qui dépend du type de contrat que vous aurez contracté.

Ceci peut également se cumuler avec un contrat perte d’exploitation (non obligatoire mais parfois très utile si pour une raison ou une autre vous ne pouvez pas exercer la profession dans votre local (saccage, incendie, inondations, …, etc.), ce contrat prend en charge l’ensemble des frais fixes du cabinet sur les données de votre déclaration 2035 pour une hauteur et une durée (12 voire 18 mois) qui sont précisées et que vous choisissez lors de la signature.

En cas d’invalidité professionnelle : rente invalidité déterminée selon un barème adapté à votre profession. Elle est servie jusqu’à l’âge légal de la retraite.

En cas de décès ou invalidité fonctionnelle totale et définitive versement d’un capital ou d’une rente de conjoint ou rente éducation en option.

Evidemment nous avons toujours tendance à nous demander si cela est nécessaire surtout en début de carrière et à trouver ces contrats trop chers, mais ne perdons pas de vue que tout peut arriver hélas  à n’importe quel âge et qu’en l’absence de prévoyance cela peut couter beaucoup plus cher.

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