Plus que jamais de gros nuages planent sur la médecine libérale et le système conventionnel qui ne risquent plus d’être un pacte gagnant-gagnant.
En regardant dans le rétroviseur depuis les années 1950 tous les politiques qui se sont succédés, de même que les médecins ont été partisans, d’un système de couverture sociale solidaire dans lequel chacun cotise selon ses moyens et est soigné selon ses besoins. Ceci se passait dans une période de croissance économique et sociale au sortir de la 2e guerre mondiale (Trente glorieuses).
Hélas les crises économiques successives, les conflits sociaux et internationaux sont venus perturber cette belle harmonie qui reposait sur un système de couverture avantageux mais très couteux. Progressivement s’est creusé le redoutable trou de l’Assurance maladie conséquence de la dégradation des comptes publics, de l’explosion exponentielle du chômage et donc de la baisse de rentrées de cotisations. Trou devenu abyssal que les mêmes politiques avares d’investissement sur le système de santé ont fait le choix de méthodes coercitives envers les patients avec baisses de remboursement des médicaments, des transports sanitaires mais surtout des médecins, se traduisant par :
Un numérus clausus sévère (naïvement les caisses pensaient qu’en baissant le nombre de médecins entrainerait un baisse des dépenses), une non revalorisation des honoraires qui sont devenus les plus bas de l’Union Européenne, du gel de la Classification Commune des Actes Médicaux (CCAM), des contrôles, de prescriptions sur tous les postes, thérapeutique, biologique, transports sanitaires, para médicaux etc… surtout un objectif National des Dépenses de santé de plus en plus restrictif entrainant le système de santé français, jadis excellence dans le monde, dans une spirale infernale aboutissant au désastre démographique et hospitalier que nous connaissons et dont nous mettrons longtemps à nous remettre. Hélas le choc d’attractivité de la médecine que tout le monde attendait n’a pas eu lieu
Hélas ayant tiré de tous les côtés, les parlementaires reviennent sur leurs vieux démons et comme ils l’ont toujours rêvé la disparition de la médecine libérale et un encadrement étatique du système de santé. En témoigne très récemment :
- La Proposition de Projet de Loi Garot soutenue par 237 députés, avec :
- Suppression de la liberté d’installation des médecins généralistes et spécialistes alors que nous manquons de médecins partout.
- Limitation de la durée des remplacements.
- Extinction progressive du secteur 2 « hors OPTAM » quand la France a le reste à charge le plus bas de tous les pays de l’OCDE.
- Obligation de la permanence des soins … pour les seuls médecins libéraux bien évidemment !
- Cumul emploi retraite :
- Du fait de retraites modérées et de l’appréhension de laisser leur patientèle en déshérence 14000 médecins sont en cumul emploi retraite soit plus de 12% des médecins libéraux.
- Cerise sur le gâteau, contre l’avis du rapporteur général du PLFSS Thibault Bazin, les députés des groupes socialistes et apparentés et de La France Insoumise ont supprimé en commission l’exonération des cotisations vieillesse des médecins libéraux en cumul emploi retraite.
- Enfin l’UFC Que Choisir, groupe de pression important, prône le retour de la Grande Sécu autant le dire tout de suite une étatisation de la médecine libérale et son extinction.
Point n’est besoin de vous dire l’urgence à laquelle nous sommes confrontés. Nos syndicats continueront a informé les parlementaire (Assemblée nationale et Sénat) afin de les alerter sur de tels desseins, mais aussi les patients sur les dangers qui les guettent si la médecine libérale disparait. Se développera alors une médecine à 2 vitesses avec des listes d’attentes et des honoraires démesurés non remboursés et un marché sauvage des assureurs privés dont patients et médecins seront prisonniers.
Vous pouvez compter sur l’USMY pour relayer vos aspirations dans ces démarches et les négociations conventionnelles.
