La lutte syndicale des médecins de l’USMY et au milieu des syndicats nationaux qui la composent, depuis le début du XXe siècle a toujours été âpre en s’opposant à une médecine collectiviste et a une vision comptable des gouvernements successifs et des caisses d’assurance maladie.
Cette lutte a permis d’éviter l’évolution vers un système étatisé, encadré, garroté. L’évolution des honoraires, est loin d’être à la hauteur du service rendu à la population (nous rappelons que les honoraires des médecins français sont de loin les plus bas des autres systèmes de santé libéraux européens). Toutefois, les revalorisations signées dans la convention médicale de juin 2024 et appliquées dans une première étape depuis le 22 décembre 2024 ont été substantielles et vont encore évoluer en juillet 2025 et fin 2025 permettant d’endiguer l’effet de la hausse de l’inflation.
Mais le compte n’y est pas ! En effet, les spécialités techniques ont été oubliées notamment au travers un gel de la CCAM qui n’a pas évolué depuis sa création et dont on nous fait miroiter la refonte repoussée de mois en mois nous mettant dans la position du désert des tartares dans lequel le seul panorama est constitué de mirages.
Bien sûr, les spécialités cliniques souffraient énormément depuis des dizaines d’années, elles se sont vues légèrement valorisées et elles n’en pouvaient plus d’attendre. Mais pour l’USMY, tous les honoraires de toutes les spécialités doivent pouvoir évoluer parallèlement sinon cette iniquité peut entrainer la désaffection d’un certain nombre de spécialités avec ses conséquences sur l’inégalité de l’offre de soin. Pour les spécialités techniques, la CCAM doit combler l’évolution importante du cout de la pratique (cout du matériel médical, des salaires de leur personnel sans lequel ces spécialités ne peuvent pas exercer correctement).
Evidemment, nos détracteurs avancent que notre profession est solvabilisée par les caisses ; c’est une étroitesse d’esprit surprenante car, à procéder ainsi, on incite les médecins de la classe la plus âgée à arrêter de travailler et pour les plus jeunes les décourage de s’installer. Ceci nous a mené à la situation démographique catastrophique que nous connaissons. Crise démographique qui ne touche pas que les libéraux mais également l’hôpital obligé de recruter des médecins étrangers qui ont un statut précaire ou des médecins intérimaires d’un cout élevé et qui aggrave la crise hospitalière.
CECI EST IRRESPONSABLE DE LA PART DES POUVOIRS PUBLICS qui ont le devoir d’assurer des soins de façon solidaire et suffisante. À l’ensemble de la population, les syndicats et l’USMY en particulier doivent continuer à se battre non seulement pour les médecins mais aussi pour leurs patients et rendre leur métier attractif.
Les pouvoirs publics pensent pouvoir résoudre le problème de la démographie médicale et contrôler les dépenses de santé en délégant maintenant un grand nombre d’actes médicaux à des paramédicaux (consultations pharmaceutiques, contraception et interruptions de grossesses aux sages-femmes, renouvellement d’ordonnances de rééducation aux Kinésithérapeutes, et maintenant, cerise sur le gâteau, les Infirmières en Pratique Avancée (IPA) vont pouvoir recevoir les patients pour des soins infirmiers sans passer par le médecin, elles peuvent également faire des sutures, demander des examens comme des électrocardiogrammes (qui les interprètera…). Ceci est intolérable pour les médecins dont le niveau d’étude est de bac plus dix au minimum !
De même, les pouvoirs publics jouent un jeu dangereux en donnant l’occasion aux grands groupes financiers de saupoudrer le territoire de cabines de consultations, dans des lieux publics de grand passage, gare, …, etc. Heureusement, nos patients sont adultes et habitués à une autre médecine et cette dernière expérience a été un échec et ces cabines ont fermé.
Comme on le voit, de gros nuages obscurcissent le ciel de la médecine libérale et nécessitent que chaque médecin se sente concerné et responsable en venant grossir les rangs des syndicats qui sont les derniers barrages contre une étatisation rampante (ou une privatisation par transfert des remboursements aux assureurs privés dont le seul souci sera la rentabilité et donc la pressurisation des médecins).
N’hésitez pas à venir grossir les rangs de l’USMY en nous soutenant