Démographie : un axe incontournable du système de santé

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En rationalisant cette gestion administrative, les médecins libéraux surchargés peuvent retrouver du temps et de l’énergie pour offrir à leurs patients une disponibilité et des soins encore plus personnalisés

Le dernier atlas de la démographie publié par le Conseil national de l’ordre révèle une augmentation globale du nombre de médecins grâce à une hausse du nombre de professionnels en activité intermittente (remplaçants et retraités actifs). Hélas le nombre de médecins retraités poursuivant une activité, devrait cesser de croître, voire baisser, ce qui doit nous préparer à une décennie encore difficile
La profession se féminise et rajeunit, avec une moyenne d’âge qui baisse ce qui est encourageant mais hélas également une perte continue d’attractivité de l’exercice libéral et des inégalités territoriales d’accès aux soins qui se creusent.
Si le constat n’est plus du tout remis en cause , le remède par contre est beaucoup plus délicat compte tenu du caractère poly factoriel des déserts médicaux.

On le sait depuis 50 ans les gouvernements successifs ne rêvent que de mesures coercitives : suppression de la liberté d’installation, conventionnement à l’installation, rémunération au forfait ou encore mieux salariât. Grace à une lutte acharnée des syndicats surtout CSMF, SML et Avenir spé ces velléités ont encore pu être déjouées. Mais il faut dire que tous les pays européens (voire canadien) qui avaient choisi cette voie sont revenus en arrière car de telles mesures ne peuvent qu’être repoussoirs pour les jeunes à s’engager. La dévalorisation également des carrières hospitalières rencontrent les mêmes écueils obligeant les directeurs de groupes hospitaliers à faire appel de plus en plus à des médecins étrangers et également à du personnel intérimaire particulièrement couteux.

Cependant si les médecins libéraux veulent déjouer ces projets mortifères  il faut que leurs représentants syndicaux soient en mesure de proposer des solutions alternatives efficaces. C’est la conjonction de ces mesures avec la volonté que devraient avoir les parlementaires de doter le système de santé au travers de l’Objectif National des Dépenses de Santé (ONDAM) pour répondre à la demande de soins grandissante, que le problème de l’accès aux soins s’améliorera.

Ceci nécessite un choc d’attractivité, la simplification de notre exercice, d’une meilleure prise en compte de la qualité de vie au travail mais aussi dès la formation universitaire. Cette dernière ne peut plus être le seul apanage des CHU. Le monde a changé. Le nombre d’étudiants en médecine a été multiplié par 4 en 30 ans Il paraitrait logique de créer des Communautés Universitaires Territoriales de Médecins Hospitaliers et Libéraux ouvertes à tous les médecins qui en exprimeraient le désir et dont l’engagement territorial dans la formation des futurs médecins devra être reconnu et valorisé. C’est l’une des propositions pragmatiques des médecins. Ceci aurait des vertus multiples : économie de moyens, formation de réseaux intergénérationnels, renforcement des coopérations au service de la santé, de la prévention et de la qualité des soins, formation professionnelle permanente et recherche clinique.

Mais surtout des dispositions régionales et départementales qui seules peuvent tenir compte des enjeux et des spécificités locales.

Là, le rôle de l’USMY est capital. Elle a participé à toutes les dispositions mises en place pour faciliter l’exercice des médecins aussi bien pour les nouveaux et futurs installés que pour les séniors afin qu’ils soient tentés par le cumul emploi retraite indispensable pour répondre à une demande de soins suffisante.

L’USMY s’est investi dans :

La collaboration professionnelle et interprofessionnelle qui se développe de plus en plus et semble rencontrer l’assentiment des médecins et surtout des jeunes générations. Les Communautés Professionnelles Territoriales de Santé (CPTS) regroupent les professionnels d’un même territoire qui souhaitent s’organiser – à leur initiative – autour d’un projet de santé pour répondre à des problématiques communes. Structure pour laquelle le département des Yvelines a été pionnier et exemplaire.

Organisation des soins non programmés, coordination ville-hôpital, attractivité médicale du territoire, coopération entre médecins et infirmiers pour le maintien à domicile… Les CPTS sont conçues pour aider les professionnels de santé à mieux structurer leurs relations et mieux se coordonner.

Le bénéfice attendu est aussi une plus grande fluidité des parcours de santé pour le patient.

La CPTS est constituée de l’ensemble des acteurs de santé (professionnels de santé de ville, qu’ils exercent à titre libéral ou salarié ; établissements de santé, acteurs de la prévention ou promotion de la santé, établissements et services médico-sociaux, sociaux…) qui souhaitent se coordonner sur un territoire, pour répondre à une ou plusieurs problématiques en matière de santé qu’ils ont identifiés. Le projet de santé est un prérequis à la contractualisation entre les professionnels et l’ARS. Ils émergent avant tout à partir des initiatives des professionnels de santé eux- mêmes.

La CPTS de Versailles par exemple comprend comme les autres CPTS des médecins libéraux généralistes et spécialistes d’organe exerçant seuls ou en Maison de Santé professionnelles, des médecins salariés, d’autres professionnels de santé orthophonistes, kinésithérapeutes, des établissements (EHPAD) des  sage femmes, des pharmaciens, des hôpitaux et des représentants des usagers.

Ces CPTS s’appuient maintenant sur des plateformes d’appui aux professionnels de santé en Yvelines APTA 78 facilitant le travail des professionnels de santé et en particulier des médecins pour orienter leurs patients dans des situations compliquées chronophages ou difficiles et par la même facilitant l’orientation dans l’accès aux soins de la population des Yvelines.

Enfin dernière brique pour soulager les médecins et orienter les patients en cas de besoin de soins non programmés le SAS 78 créé par l’APTA.

Le SAS 78 est un dispositif d’accès aux Soins Non Programmés (SNP) qui contribue à faire évoluer l’organisation des soins et améliore l’orientation des patients des Yvelines.

Opérationnel depuis janvier 2022, le SAS 78 est le fruit d’une coopération entre les professionnels de santé de Ville via l’Apta 78 et de l’Hôpital via le Centre Hospitalier de Versailles et le SAMU 78.

Initiative qui permet de ne pas déléguer cet espace de soin à des entreprises commerciales.